L’hypnose thérapeutique

L’agent thérapeutique n’est pas le thérapeute

Le thérapeute guide le patient en n’utilisant que ce que le patient lui apporte. Le thérapeute n’est doté d’aucun pouvoir, d’aucun don particulier : il accompagne le patient avec un seul but : lui permettre d’accéder à ses propres ressources intérieures. L’état hypnotique est en fait un état d’intense activité mentale, extrêmement dynamique et dépendant de la coopération thérapeute-patient. Cette coopération n’est rien d’autre qu’un dialogue précis thérapeute-patient en actions-réponses incessantes.

L’attention du thérapeute face à son patient doit être telle qu’il doit lui-même entrer en état hypnotique : c’est le moment précis où il sait que le patient qui est avec lui est bien dans son corps. La phase thérapeutique de la séance peut alors commencer… A quoi servirait cette hypnose thérapeutique si elle ne modifiait aucun point de vue, aucune émotion, aucune perception consciente du patient alors que ce sont les motifs de la consultation ?

La notion de ressources intérieures

La thérapie en hypnose c’est tout simplement apprendre le patient à travailler avec son propre réservoir de ressources intérieures.

L’homme moderne, souvent trop rationaliste, enferme au fil des ans ses potentialités dans un carcan étroit, à l’origine de bon nombre de souffrances. Nous sommes imprégnés de notre culture, de notre histoire familiale, de notre éducation, de la Société dans laquelle nous vivons etc… Ainsi, avec le temps, nous avons appris à nous « limiter ».

C’est en apprenant à mieux utiliser notre réservoir de ressources intérieures que nous pourrons passer au niveau supérieur : apprendre à vivre plus confortablement aussi bien avec notre passé que nous ne pourrons changer et sur lequel nous ne pourrons rien qu’avec notre futur imprévisible.

Une belle métaphore pour résumer l’hypnose thérapeutique

On dit qu’à sa mort, Ali Baba laissa en héritage à ses 4 fils 39 chameaux. La moitié devait revenir à l’aîné, ¼ au second, 1/8ème au cadet, 1/10ème au plus jeune. Les 4 fils étaient toujours à s’interroger quant à la façon de diviser 39 par deux, par quatre, par huit et par dix lorsqu’un Sage vint à passer sur son chameau. Il descendit de son chameau, l’ajouta aux 39 autres puis fit la répartition sous le regard médusé des 4 fils : 20 à l’aîné, 10 au second, cinq au cadet, 4 au plus jeune, soit un total de 39). Puis il remonta sur son chameau et partit. Ce que fit le Sage n’est rien d’autre que l’introduction d’une variable afin d’apporter une solution à un problème apparaissant insoluble au premier abord. La thérapie hypnotique c’est ça…  Le rôle du thérapeute c’est d’être le Sage le temps de l’expérience partagée avec son patient.

Milton H. Erickson : père de l’hypnose thérapeutique

C’est à MILTON H. ERICKSON que nous devons l’hypnose thérapeutique et les thérapies brèves qui en découlent. Il reste, encore aujourd’hui, certainement le plus grand thérapeute de tous les temps. Erickson qui est médecin psychiatre ne fait pas du patient un « analysé », un « cognitiviste », un « transactionaliste », un « comportementaliste »… Il laisse tout ça aux livres, aux théories, à d’autres.

Pour lui, seul le patient est unique. Au thérapeute de s’adapter à chacun et pas l’inverse. Quand les deux marchent ensemble, la rencontre a lieu et le changement survient.

A partir des années 50, les patients sont de plus en plus nombreux et viennent de plus en plus loin le consulter en Arizona. Mais les chercheurs et les confrères aussi pour tenter de comprendre l’origine de ses succès : médecins de toutes spécialités, chirurgiens, anesthésistes, dentistes… Il donne des conférences dans le monde entier.

« Ce ne sont pas les choses qui nous rendent malades, mais l’opinion que nous nous en faisons ».  Cette citation d’ Epictète reprise par Watzlawick résume assez bien la vision qu’avait Erickson de la thérapie.

L’hypnose thérapeutique définie par les psychiatres

État de conscience modifiée, à la faveur duquel l’opérateur peut provoquer des distorsions au niveau de la volition, de la mémoire et des perceptions sensorielles. (Léon Chertok 1911-1991 psychiatre français)

État d’attention et de réceptivité intense avec une augmentation de la réactivité (réponses) à une idée ou à un groupe d’idées. (Milton Erickson 1901 – 1980 psychiatre américain)

État de concentration mentale, durant lequel les facultés d’esprit du patient sont tellement accaparées par une seule idée que, pour le moment, il devient comme mort ou indifférent à tout autre considération ou influence. (Milton Erickson 1901 – 1980 psychiatre américain)

L ’hypnose, c’est quelque chose qui naît dans un corps à la chaleur d’un autre corps. (Milton Erickson 1901 – 1980 psychiatre américain)

L’hypnose, c’est un phénomène qui survient quand vous êtes le plus complètement intéressé vers l’autre, sans vous référer à des comparaisons, simplement intéressé par son expérience. Il provoque une dissolution du moi qui ouvre à la renaissance. (Alain Vallée psychiatre à Nantes)

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